Chronique, Thriller/Policier/Horreur

Le berceau du Talion de Sébastien Jullian

Lorsqu’un mail provenant du ministère de l’Intérieur est envoyé dans les bureaux de la police de Grenoble, le trouble est semé. Il décrit l’endroit où gît le corps d’un célèbre avocat, Eddie Durand, assassiné dans des circonstances effroyables. Au même moment, dans un petit village de Haute-Savoie, un suicide étrange éveille la curiosité des forces de l’ordre… A priori, ces affaires n’ont rien en commun. Mais un détail fait ressurgir un nom, celui de Valentin Monge. Le commissaire Sirus et ses hommes doivent replonger dans une sordide affaire classée de harcèlement, viol et suicide. L’ombre d’une vengeance semble désormais planer sur les enquêteurs. Mais tout va trop vite, et paraît incontrôlable. Il n’y a plus de hasard. Ce n’est pas un jeu. C’est une démonstration.

  • Edition : Nouvelles Plumes
  • Genre : Thriller
  • 323 pages
  • One Shot
  • Lu le 23 octobre 2022
  • Dommage que l’on comprend le dénouement dés le début

Ce roman nous raconte l’histoire de Valentin, un adolescent renfermé sur lui-même, un peu en marge de la société, qui peine à se faire accepter par ses camarades car il est différent. Valentin est solitaire, original, il n’arrive pas à s’intégrer et devient rapidement la risée de l’école, le bouc émissaire des autres élèves. Insultes, menaces et coup bas deviennent son quotidien. Mais un jour, un groupe d’élèves va trop loin, Valentin se fait violer et n’arrivant pas à se remettre de ce traumatisme, il se suicide. Quelques années plus tard, les personnes ayant d’une façon ou d’une autre participées à son suicide se font tuer.

C’est un roman dur que Sébastien Jullian nous propose là. Dés les premières lignes, on entre dans le vif du sujet avec ce prologue sur Valentin qui nous raconte son calvaire au quotidien, le harcèlement scolaire dont il est victime et son viol. C’est assez cru, l’auteur ne prend pas de pincette, la volonté de choquer est là, donc dès le départ l’ambiance du roman est posée. On est ici dans une atmosphère pesante, angoissante, un poil malaisante aussi.

Je suis à la fois conquise et un peu déçue par cette lecture. J’ai adoré l’intrigue, sa mise en place, ce côté vengeance etc. J’ai trouvé qu’on montait en pression au fil des chapitres et que l’ambiance devenait plus anxiogène. Le récit est addictif, rythmé, on ne s’ennuie à aucun moment. C’est aussi bien écrit. J’ai beaucoup aimé le personnage de Gilles, c’est un flic détruit par la vie, qui à tout pour être heureux mais qui peine à l’être car il est dévoué à son travail qui agit sur lui comme une drogue. Il délaisse progressivement femme et enfant car il est constamment en manque, en manque de justice, en manque d’adrénaline. Il cherche l’Affaire, avec un grand A, celle pour laquelle il aura été jusqu’au bout, celle qui lui fera dire stop. Le côté flic détruit est quelque chose que l’on retrouve souvent dans les thrillers, donc ce n’était pas orignal en soit, mais j’ai trouvé qu’ici l’auteur avait plutôt bien dosé les choses, on ne tombait pas dans la carricature. J’ai donc beaucoup aimé ce personne même si certains évènements de sa vie méritaient d’être un peu plus développés.

J’ai aussi beaucoup aimé la façon dont l’enquête est menée. Je trouve que l’évolution est progressive et crédible dans l’ensemble, il n’y a pas de gros twists ni de gros indices qui arrivent comme un cheveu sur la soupe. Enfin, presque…

Et c’est là où je ressors un peu déçue de ma lecture. Il y a un moment dans le récit où l’on comprend le pourquoi du comment. On comprend qui et derrière tout ça et pourquoi bien trop tôt dans l’histoire et donc forcément il n’y a plus aucune surprise à la fin. J’ai trouvé ça tellement dommage, tellement facile que je me suis même demandée si je n’avais pas rêvé. J’ai relu ce passage de quelques lignes plusieurs fois en me disant : mais non c’est pas possible, l’auteur n’a pas amené ça comme ça quand même ? Et bien si malheureusement. C’est tellement maladroit, tellement gros, tellement évident que s’en était presque ridicule. Par conséquent j’ai trouvé ça décevant. Etant une très grosse amatrice de thriller peut-être que cela m’a sauté aux yeux beaucoup trop vite ? Peut-être que pour des lecteurs amateurs ça passerait comme une lettre à la poste ? Je ne sais pas. Bien sur que cela n’enlève rien au côté passionnant et addictif du bouquin. Cela n’enlève rien au fait que le personnage de Gilles est très intéressant à suivre. Ma lecture n’a pas été gâchée pour autant mais je pense sincèrement que si je n’aurai pas su qui ? pourquoi ? comment ? au bout de 50 pages ma lecture n’en aurait été que meilleure.

En conclusion, j’ai quand même passé un bon moment de lecture avec ce bouquin. J’ai aimé la plume, les personnages et ce côté vengeance par rapport à un thème très intéressant qu’est le harcèlement scolaire. Je regrette d’avoir tout compris au bout de 50 pages, je suis un peu déçue que l’auteur ait rendu cela évident et trop facile. Cela dit je recommande quand même ce livre aux lecteurs amateurs de thriller.

Note : 3.5 sur 5.

CarolinaBouquine.

2 réflexions au sujet de “Le berceau du Talion de Sébastien Jullian”

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